Rappel historique ( bref, car le conflit est complexe ) : lors de la signature de l'independance de l'irlande, en 1919, Michael Collins et eamon de Valera, les négociateurs n'ont pu obtenir que les anglais abandonnent la totalité du territoire irlandais. En effet, les anglais tenaient à rester présent militairement et économiquement en Ulster ( irlande du nord) parce que c'est là que se trouvaient des gisements de minerai de fer et des équipements portuaires, appareil industriel "colonial" dont l'économie anglaise avaient impérativement besoin pendant les 2 guerres mondiales. Nombre de colons anglais et/ou écossais etaient les " patrons" d'entreprises et les irlandais, leurs employés. Induisant ainsi un conflit social et ethnique inévitable, qui se déclencha dans les années 60 en raison, entre autres d'une plus forte pression démographique ( augmentation de la population irlandaise des baby boomers). A cela s'ajoute un conflit religieux, les irlandais étant catholiques et leur patrons et oppresseurs de confession protestante ( presbytérienne ou anglicane ).
Le conflit nord-irlandais : appelé aussi Les Troubles (The Troubles en anglais et Na Trioblóidi en irlandais), a concerné des organisations paramilitaires républicaines et loyalistes, des activistes politiques, des groupes de lutte pour les droits civiques, la police nord-irlandaise (RUC) et l’armée britannique. Il débuta à la fin des années 1960, et s'acheva le 10 avril 1998 par la signature de l'Accord de Belfast. La violence continua cependant après cette date, mais de façon occasionnelle et à petite échelle.
En plusieurs occasions entre 1969 et 1998, ce conflit aurait pu se transformer en une véritable guerre civile, comme, par exemple, en 1972 après le Bloody Sunday (en français « dimanche sanglant »), expression anglaise désignant les événements du dimanche 30 janvier 1972 à Londonderry/Derry en Irlande du Nord, où quatorze manifestants pacifiques furent tués par des tirs de l'armée britannique.Après les terribles grèves de la faim des membres de l'IRA ( armée républicaine irlandaise) dans les années 80 et l'intransigeance de Margaret Thatcher, alors premier ministre britannique et conservateur, le conflit s'est progressivement attenué avec de négociations permanentes de 1994 à 1998 qui ont aboutit à un fragile accord de paix ( les accords du Vendredi Saint, 1998). Jusqu'en 2008, on disait le conflit " en voie de résolution", mais avec la crise économique, de 2009 la situation économique de l'Ulster est défavorable, les investissements et possibilité d'emplois moindres, comme ailleurs en Europe et l'été 2011 a vu de nouveaux certains quartiers de Belfast s'enflammer...La paix demeure donc à construire, reconstruire en permanence dans ce lieu marqué par tant de douleurs, d'incompréhension et de silence aussi ( ce conflit n'est jamais evoqué ni expliqué de manière complète tant il est complexe et peut-être aussi sensible: l'identité européenne, ses fondements ses limites y sont clairement remises en cause...
Sur un mur de Derry, peinture commémorative du "dimanche sanglant".
La célèbre chanson éponyme du groupe U2 faisait également reférence au "Bloody sunday".Bono explique la situation du nord de l'irlande ( sous titre sanglais) . Magnifique extrait du documentaire " rattle and hum" et hymne contre l'oppression où qu'elle soit... :